L’anorexie, c’est quoi ?

L’anorexie la plus classique est celle de la jeune fille entre 14 et 18 ans. Mais il existe des anorexies mentales pré-pubères qui surviennent donc avant l’apparition des premières règles. Cette pathologie peut aussi débuter à l’âge adulte. Enfin dans 10% des cas, elle touche le garçon, qui sera plus particulièrement préoccupé par l’apparence des muscles.

Pour faire le diagnostic d’anorexie mentale, on recherche essentiellement quatre critères :

  • Un amaigrissement de plus de 15% du poids initial et/ou un index de masse corporelle (p/T2) inférieur à 17,5
  • Une anorexie, une  « perte de l’appétit » qui se traduit plutôt ici par une lutte active contre la faim et un évitement de tous « les aliments qui font grossir », fréquemment associée à d’autres manifestations qui ont toutes pour but de perdre du poids (vomissements provoqués, hyperactivité physique, utilisation de médicaments, etc…)
  • Une aménorrhée, c’est-à-dire disparition (ou non-apparition pour les patientes pré-pubères) de règles. C’est un trouble endocrinien que l’on retrouve chez les garçons sous forme d’un désintérêt sexuel associé à une impuissance.
  • Une perturbation de l’image corporelle (dysmorphophobie), où l’on ne perçoit plus sa propre maigreur, associée à une obsession et une peur panique de grossir.

En dehors de ces quatre signes cardinaux, on retrouve très fréquemment d’autres symptômes :

  • Ce sont des jeunes filles entre 14 et 18 ans (les garçons représentent moins de 15% des anorexiques)
  • Avec souvent de très bons résultats scolaires
  • On note un certain désintérêt pour les questions relationnelles (amicales et amoureuses)
  • La famille est au contraire surinvestie
  • Au début, ils ne se sentent pas malades et c’est souvent la famille qui demande la consultation.

L’anorexie, pourquoi ?

L’anorexie mentale débute souvent à la suite d’un évènement à connotation de rupture. L’adolescence est une période de transition avec les attaches affectives très fortes de l’enfance. La puberté avec la sexualisation de la relation rend nécessaire une certaine mise à distance de ces liens de dépendance. Peuvent resurgir alors, comme des réminiscences, les difficultés rencontrées dans l’enfance.

Cette rupture affective (d’un lien amoureux, d’une amitié forte, d’une séparation dans la fratrie) vient concrétiser soudainement le malaise. Dépassée par ses émotions qui la précipitent dans une tourmente vertigineuse, celle-ci en vient à déplacer ses préoccupations. L’événement traumatique douloureux est éludé au profit d’une scène corporelle. Le régime et la nourriture deviennent alors la principale préoccupation de la personne touchée. Voyant qu’elle peut arriver à contrôler son alimentation, elle a l’illusion d’avoir retrouvé une certaine maîtrise et s’engouffre alors dans la spirale anorexique.

[définition extraite du site Internet de l’AFDAS-TCA]